"L’histoire sans fin"... Que de souvenirs pour moi ! Non pas du livre, je l’avoue, car je ne l’avais jamais lu, mais
du film ! Vous souvenez-vous de la BO ? C’est simple,
dès que j’ai reçu ce livre, et à chaque fois que je l’ai tenu entre mes mains, j’ai eu la chanson "Never Ending Story" en tête. Elle a fait remonter en moi des souvenirs de pré-adolescente mêlant nostalgie, qui me pique parfois les yeux, et excitation d’une époque où tout était encore possible, réalisable. Et au moment où j’écris ces lignes, la musique tourne en boucle sur mon PC. Ambiance année 80, j’assume et j’adore.
Je le sais maintenant, après l’avoir lu et m’être remémorée quelques scènes du film (que je n’ai pas revu pour ne pas influencer mon avis sur le livre - mais que je vais m’empresser de regarder dès que ma chronique sera finie),
"L’histoire sans fin" a été le déclencheur de mon amour pour le style littéraire de l’"heroic fantasy". Oui,
même sans l’avoir lu ! Je me souviens désormais très bien la première fois où je l’ai vu : c'était en Angleterre lors d’un fabuleux voyage linguistique. Ma première grande aventure, loin de mes parents ;-) Et
je remercie sincèrement les éditions Hachette roman de m’avoir offert l’opportunité de me replonger dans ces souvenirs et de découvrir cette superbe réédition. "L’Histoire sans fin" est un classique du genre qu’il faut lire ! Avec cette
magnifique édition à la couverture cartonnée et soignée, au joli ruban marque-page et aux étonnantes illustrations de Joseph Vernot, vous n’avez aucune excuse ;-)
Qui n’a jamais rêvé d’entrer dans un livre, d’interagir avec les personnages, de sauver le monde, de devenir le héros d’une histoire fantastique ? C’est bien ce que
Bastien Balthasar Bux, enfant rondouillard et rêveur, souffre douleur de ses camarades, va avoir le privilège de vivre ! Pour échapper aux enfants de sa classe, Bastien se réfugie dans une boutique de livres anciens. Passionné par la lecture, il se sent comme attiré par un livre en particulier, qu’il dérobe. Il se réfugie au calme dans le grenier de l’école.
Va alors commencer pour lui une longue épopée magique ! "
C’était bien là ce dont il avait tant de fois rêvé, ce qu’il souhaitait depuis le jour où la passion des livres s’était emparée de lui : une histoire qui ne finit jamais ! Le livre des livres !" (p.13)
"L’histoire sans fin" est un récit qui
se compose de 26 chapitres, suivant le cours des 26 lettres de l’alphabet. Un jeu de l'auteur avec les mots
qui n'a pas dû être simple pour les traducteurs !
Dans cette édition,
deux couleurs de police de caractère sont utilisées pour appuyer la différence entre monde réel et monde fantastique. Même si ce n’est pas formellement défini dans le livre,
le récit est scindé en deux parties (le film ne reprendra d’ailleurs que la première).
Le Pays Fantastique est en danger car le néant s’étend lentement mais irrémédiablement sur toutes les terres et créatures imaginaires. Les hommes ne viennent plus le visiter alors il disparaît.
La santé de la Petite Impératrice décline en même temps que son royaume.
Seul un jeune garçon, un chasseur, prénommé Atréyu, est capable de la sauver et, par là même, le Pays Fantastique tout entier.
Protégé par Auryn, une amulette aux pouvoirs immenses, et
aidé par Fuchur, un dragon de Fortune, Atréyu va aller jusqu’au bout de ses forces pour tenter de sauver tout ce qui compose son monde. Il va beaucoup voyager, croiser et, bien souvent, affronter maintes créatures fantastiques. Car ici, tous les êtres imaginaires auxquels vous avez un jour pensé existent : elfes, rogne-rocs, feux follets, dragons, géants, sorcières... Tout n’est que fantastique et imaginaire.
Mais dès son commencement la quête d’Atréyu est vaine car
seul un enfant des hommes peut sauver le Pays Fantastique. S’il veut les aider,
Bastien doit donner un nom à la Petite Impératrice et le prononcer. En s'exécutant,
il va alors devenir le héros qu’il voulait tellement être. Aspiré par le livre, Bastien va, dans toute la seconde partie du récit, en modifier l’histoire au point d’en perdre, petit à petit, tous les souvenirs de sa vie d’avant...
Quel livre ! Et quelles aventures ! La cadence du récit est vive, les évènements s’enchaînent, les créatures magiques se succèdent de chapitre en chapitre. Tel Bastien,
le lecteur ne peut être que happé par cette épopée. Tout le long, je me suis demandé, et je me demande encore, comment peut-on avoir autant d’imagination ? Le moins que l’on puisse dire c’est que
Michael Ende était prolifique en la matière.
Concernant les illustrations, nous retrouvons
Joseph Vernot qui avait également travaillé sur "
La terrifiante histoire et le sanglant destin de Hansel & Gretel" dont j’avais beaucoup aimé le style.
Pour l’"Histoire sans fin", j’avoue, qu’au début de ma lecture, je ne les trouvais pas appropriées. J’avais des bribes d’images du film en tête. Je voyais de la couleur, de l’animation, du numérique... Quelle erreur !
Pour reposer mes yeux entre chaque chapitre,
j’ai pris le temps de mieux les observer et j’ai découvert des détails, des ombres, des contours d’une extrême minutie, travaillés avec intelligence. Puis c’est devenu un jeu, avant chaque chapitre, je scrutais l’illustration en essayant de deviner les personnages que j’allais y rencontrer. Au final,
je trouve qu’elles sont juste parfaites car elles n’influencent pas l’imaginaire, elles suggèrent délicatement ce qu’il va se passer si l’on prend le temps de bien les observer.
Cet ouvrage est un énorme coup de cœur tant pour le récit de Michael Ende que pour la qualité de cette édition publiée par les éditions Hachette romans avec les belles illustrations de Joseph Vernot ! Bravo.
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L’histoire sans fin
Texte de Michael Ende, traduit par Dominique Autrand
Illustrations de Joseph Vernot
Publié en 2014 les éditions Hachette romans
Âge : à partir de 12 ans