Quand la différence devient un don
Tous les mardis, Ly Lan revient de l'école avec un livre choisi parmi une sélection proposée par la maîtresse. Cette semaine, elle nous a ramené un livre qui m'a beaucoup intriguée : "L'enfant qui avait deux yeux".
Je lui ai lu le soir même. Le trouvant un peu compliqué pour son âge, je lui ai demandé à la fin ce qu'elle avait compris. (Ce que je ne fais jamais d'habitude) "Tu me racontes l'histoire, s'il te plaît chérie ?" Silence... "Qu'est-ce que tu as compris ?" Sourire, puis réponse nette et précise "RIEN" et elle éclate de rire.
Elle me demande donc de lui relire, ce que je fais volontiers mais en modifiant quelques mots pour rendre le texte plus accessible. Au final, même si elle n'a pas saisi la subtilité du récit sur le thème de la différence, elle a néanmoins compris l'histoire (en gros ;))
La maîtresse a peut-être fait une erreur de sélection quant-à l'âge mais elle nous a fait découvrir un livre touchant par sa fantaisie et sa poésie.
Le texte de J. L. Garcia Sanchez et M. A. Pacheco est un éloge de la différence.
"Entre hier soir et ce matin, il y avait une planète qui était très semblable à la Terre". Sur celle-ci, les habitants n'avaient qu'un oeil. Grâce à lui, ils pouvaient non seulement voir la nuit mais aussi à travers les murs, ils distinguaient l'infiniment grand de l'infiniment petit. Lorsqu'un jour, une maman comme les autres, mit au monde un enfant qui avait deux yeux. Attristés, ses parents apprirent à l'aimer car au final "il n'était pas si laid". Néanmoins c'était un enfant assisté, il était plus lent que les autres à l'école, il devait se déplacer pour voir derrière les murs, il lui fallait de la lumière pour marcher dans l'obscurité... Peu à peu il perdit confiance en lui, se sentant devenir un fardeau inutile. Un jour, pourtant, il s'aperçut qu'il pouvait distinguer quelque chose que les gens normaux ne pouvaient voir : les couleurs. Ces récits enchantèrent non seulement ses parents, mais aussi les habitants de la planète. Il devint célèbre et "tout le monde voulait savoir ce qu'il disait de la couleur des choses". Son apparence fut complètement oubliée au profit de son don exceptionnel et même lui, ne se trouva plus du tout inutile.
Ce texte, très touchant, est largement appuyé par les illustrations de Ulises Wensell, célèbre illustrateur espagnol, primé à maintes reprises. En se plongeant dans le récit, on ne s'aperçoit pas, durant la moitié de l'album, que les habitants ne voient pas les couleurs. Les peintures, certes très pales, sont légèrement roses poudrées, très douces. D'où la surprise lorsqu'un coquelicot rouge vif vient illustrer le texte "Un jour pourtant, il découvrit qu'il voyait quelque chose que les autres de voyaient pas." D'ailleurs pendant plusieurs pages, il n'est pas question du mot "couleur" dans le texte. Il faut regarder les illustrations pour comprendre ce qu'il voit. Cette mise en parallèle des deux visions est tout à fait judicieuse et esthétique.
L'ouvrage a été publié pour la première fois en 1978 aux éditions Dupuis dans la collection "Les droits de l'enfant". Il a été réédité en 2001 par les éditions Mijade mais ne fait visiblement plus parti de leur catalogue, ce qui est dommage. On trouve néanmoins des exemplaires neufs ou d'occasion sur plusieurs sites de vente en ligne, et bien sûr en bibliothèque !
L'enfant qui avait deux yeux
Texte de J. L. Garcia Sanchez et M. A. Pacheco
Illustrations de Ulises Wensell
Publié en 2001 par les éditions Mijade
Âge : de 3 à 6 ans
Je lui ai lu le soir même. Le trouvant un peu compliqué pour son âge, je lui ai demandé à la fin ce qu'elle avait compris. (Ce que je ne fais jamais d'habitude) "Tu me racontes l'histoire, s'il te plaît chérie ?" Silence... "Qu'est-ce que tu as compris ?" Sourire, puis réponse nette et précise "RIEN" et elle éclate de rire.
Elle me demande donc de lui relire, ce que je fais volontiers mais en modifiant quelques mots pour rendre le texte plus accessible. Au final, même si elle n'a pas saisi la subtilité du récit sur le thème de la différence, elle a néanmoins compris l'histoire (en gros ;))
La maîtresse a peut-être fait une erreur de sélection quant-à l'âge mais elle nous a fait découvrir un livre touchant par sa fantaisie et sa poésie.
Le texte de J. L. Garcia Sanchez et M. A. Pacheco est un éloge de la différence.
"Entre hier soir et ce matin, il y avait une planète qui était très semblable à la Terre". Sur celle-ci, les habitants n'avaient qu'un oeil. Grâce à lui, ils pouvaient non seulement voir la nuit mais aussi à travers les murs, ils distinguaient l'infiniment grand de l'infiniment petit. Lorsqu'un jour, une maman comme les autres, mit au monde un enfant qui avait deux yeux. Attristés, ses parents apprirent à l'aimer car au final "il n'était pas si laid". Néanmoins c'était un enfant assisté, il était plus lent que les autres à l'école, il devait se déplacer pour voir derrière les murs, il lui fallait de la lumière pour marcher dans l'obscurité... Peu à peu il perdit confiance en lui, se sentant devenir un fardeau inutile. Un jour, pourtant, il s'aperçut qu'il pouvait distinguer quelque chose que les gens normaux ne pouvaient voir : les couleurs. Ces récits enchantèrent non seulement ses parents, mais aussi les habitants de la planète. Il devint célèbre et "tout le monde voulait savoir ce qu'il disait de la couleur des choses". Son apparence fut complètement oubliée au profit de son don exceptionnel et même lui, ne se trouva plus du tout inutile.
Ce texte, très touchant, est largement appuyé par les illustrations de Ulises Wensell, célèbre illustrateur espagnol, primé à maintes reprises. En se plongeant dans le récit, on ne s'aperçoit pas, durant la moitié de l'album, que les habitants ne voient pas les couleurs. Les peintures, certes très pales, sont légèrement roses poudrées, très douces. D'où la surprise lorsqu'un coquelicot rouge vif vient illustrer le texte "Un jour pourtant, il découvrit qu'il voyait quelque chose que les autres de voyaient pas." D'ailleurs pendant plusieurs pages, il n'est pas question du mot "couleur" dans le texte. Il faut regarder les illustrations pour comprendre ce qu'il voit. Cette mise en parallèle des deux visions est tout à fait judicieuse et esthétique.
L'ouvrage a été publié pour la première fois en 1978 aux éditions Dupuis dans la collection "Les droits de l'enfant". Il a été réédité en 2001 par les éditions Mijade mais ne fait visiblement plus parti de leur catalogue, ce qui est dommage. On trouve néanmoins des exemplaires neufs ou d'occasion sur plusieurs sites de vente en ligne, et bien sûr en bibliothèque !
L'enfant qui avait deux yeux
Texte de J. L. Garcia Sanchez et M. A. Pacheco
Illustrations de Ulises Wensell
Publié en 2001 par les éditions Mijade
Âge : de 3 à 6 ans
J'aime beaucoup les illustrations ! Merci pour cette découverte! Bonne journée!
RépondreSupprimerOui moi aussi, elles sont très douces.
SupprimerJ'ai été très surprise qu'elle nous ramène ce livre (en général c'est T'choupi et petit ours brun...) et je suis ravie de l'avoir découvert ! Je pense qu'il l'intrigue parce qu’elle nous demande quand-même de lui lire tous les soirs :)
ça à l'air super touchant cette histoire, et c'est chouette de pouvoir ramener des livres de l'école dis donc !!
RépondreSupprimerCette histoire est vraiment très réussie et les illustrations aussi ! Comme tous les mardis le livre est reparti à l'école et ce soir elle va nous en ramener un nouveau... Le principe est vraiment très bien pour éveiller les enfants à la lecture, le seul bémol c'est qu'ils sont encore trop petits pour choisir. Hormis celui-ci et La provision de bisous de Zou, elle ne nous a ramené que des Petit ours brun ou des T'choupi pendant toute l'année ;)
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